Alors, heureuse ?
Je ne vous l'ai pas encore dit mais depuis mi-novembre, M. Costaud est à la maison : la boîte qui l'employait a fermé.
Il y a des avantages d'avoir son homme à la maison (même si M. Costaud ne sait toujours pas où je range l'aspirateur.....) : les journées sont plus cool, il va chercher les enfants à l'école, peut les garder si j'ai envie d'aller faire du shopping, fait la vaisselle (mais toujours pas les courses, le ménage, le repassage ?!). Je n'étais pas inquiète, il est ingénieur, il est doué dans ce qu'il fait et ses collègues l'apprécient beaucoup, je me suis dit qu'il trouverait rapidement un autre travail. Sauf que c'est la crise aussi en Suisse, comme en France, en Italie, en Espagne, .... Le temps passe et M. Costaud ne trouve pas de boulot sauf des postes inintéressants ou mal payés ! Jusqu'à vendredi où il m'a annoncé qu'il avait trouvé un poste à Zürich... (pour rappel, Zürich est à 3 heures de route d'ici, donc 4 heures de la famille, et on y parle le suisse-allemand). Moi, pas de panique, je lui dis de foncer, y a pas trop le choix de toute façon : pas de boulot ici, bon salaire et travail superintéressant là-bas. Il commence le 13 février, il prendra un studio pour la semaine et rentrera le week-end jusqu'à ce que l'on trouve un logement là-bas pour notre petite famille. On en parle autour de nous, tout le monde nous dit que c'est une belle expérience, qu'au moins M. Costaud a du boulot, qu'on nous envie de tout quitter pour tout recommencer ailleurs.
Eh bien moi, je ne me réjouis pas plus que ça, j'aime ma vie ici, j'aime mon boulot, j'aime notre vieille maison à la campagne, j'aime nos voisins qui sont devenus des amis, j'aime les copines qui m'entourent, j'aime savoir que nos parents et notre famille sont proches de nous. Pourquoi tout le monde pense que c'est si merveilleux de changer de vie? J'ai l'impression que tout le monde dit ça mais qu'en réalité très peu seraient prêts à le faire si l'occasion se présentait ! J'aimerais tellement que quelqu'un me dise que je suis courageuse, que si on était à ma place, on ne pourrait pas le faire. Parce que moi, là, j'ai l'impression que mon obligation est de suivre mon mari où qu'il aille, que je doit être heureuse de ce qui lui arrive, même si moi, je vais devoir renoncer à mon travail, à mes amis et à ma famille. Alors, heureuse ?